Vous avez dit Pirates du Livre ? #bookcamp 2

Mieux vaut tard que jamais ! J’aimerais revenir dans ce billet sur un atelier auquel j’ai eu le plaisir de participer lors du bookcamp 2 de la semaine dernière, consacré à une question sensible et controversée : le piratage du livre.

L’intérêt de cette session résidait dans la diversité des éclairages apportés par ses deux organisateurs (Mathias Daval et Antoine Blanchard alias Enro) : le premier avait choisi de traiter le sujet sous un angle « objectif » en nous livrant un aperçu des premiers résultats d’une étude réalisée par ses soins pour le MOTIF (l’observatoire du livre et de l’écrit en Ile-de-France) ; le second avait opté pour une approche plus « subjective » en partageant un retour d’expérience en lien avec un de ses projets d’écriture.

C’est typiquement le genre de contrastes inattendus que suscite un cadre ouvert comme le bookcamp et la discussion qui a suivi les deux présentations a permis à mon avis de toucher du doigt un point essentiel du débat sur le « piratage » du livre (et plus largement des biens culturels).

Halloween 2006. Par Humulus. CC-BY-NC-SA. Source : FlickR

Comme le rappelait Mathias Daval en guise d’introduction, il existe une sorte de mythologie contradictoire au sujet du piratage du livre : certains nient l’existence du phénomène alors que d’autres considèrent qu’il s’agit d’ores et déjà d’une pratique massive, comparable à ce qui existe pour la musique ou la vidéo. L’étude de Mathias est la première à tenter d’aller plus loin que ces préjugés pour évaluer l’état de l’offre illégale de livres.

Même s’il n’a pas pu nous donner encore de chiffres définitifs (son étude ne sera publiée que dans quelques semaines), Mathias estime qu’ environ 1% des 600 000 titres actuels offerts à la vente en France seraient piratés et disponibles sur les réseaux d’échanges. Un chiffre qui a le mérite de recadrer le débat : le piratage du livre existe bel et bien, mais il reste encore d’une ampleur très limitée comparée aux pratiques affectant les autres biens culturels. Et c’est somme toute logique, étant donné que le livre numérique peine encore à entrer dans les usages, faute d’un support technique qui en favoriserait l’adoption à une large échelle.

Cette offre illégale de livres serait principalement issue d’un piratage artisanal opéré par le biais d’un « scannage maison », qu’on imagine complexe et fastidieux. Cela signifie donc que l’on pirate encore à partir des versions papier, plus que l’on ne « craque » les livres numériques déjà mis en circulation et le Pdf « brut de scan » est le format que revêt le plus souvent l’offre illégale. Néanmoins Mathias a relevé la présence sous forme de traces de tous les formats possibles et imaginables, des plus frustres aux plus élaborés, ainsi que des copies pirates réalisées à partir de livres numériques protégés dont on avait fait sauté les DRM.

Autre résultat prévisible : le piratage affecte de manière différente les divers secteurs de l’édition. La BD par exemple serait plus fortement touchée , notamment les mangas par le biais des pratiques de scantrad (des groupes de fans traduisent en français des mangas qui ne font pas encore l’objet d’une publication sur le marché français et les mettent en ligne accompagnés de leurs bulles maisons). Mais là encore, tous les types d’ouvrages sont représentés, des livres pratiques à la fiction en passant par les manuels d’enseignement. L’impossibilité de trouver sous forme papier l’ouvrage (oeuvres épuisées) semble également être un facteur qui favorise la copie illégale.

A l’heure actuelle, il semble très difficile de savoir si ce piratage embryonnaire affecte ou non les chiffres de vente de l’édition et dans quelles proportions. Au final, on se trouve donc dans une position d’attente : l’offre illégale dépend nécessairement du volume de l’offre légale qui reste réduite et reflète surtout la faible appétence du public pour le livre numérique. Mais qu’un support apparaisse qui permette de dépasser les limites des actuelles tablettes de lecture et le livre pourrait être touché de la même manière que la musique et la vidéo l’ont été (les choses paraissent déjà sur le point de s’accélérer). Tous les scénarios sont ouverts et la suite des évènements dépendra beaucoup des modèles économiques que choisiront les éditeurs pour calibrer leur offre.

Mathias terminait d’ailleurs la première partie de l’atelier en se demandant quel « avantage concurrentiel » pourrait conférer à l’offre légale une longueur d’avance sur les simples fichiers gratuits de l’offre pirate : l’immédiateté de la mise à disposition ? la visibilité conférée par un meilleur référencement ? des services ajoutés fournis par les plateformes de distribution ? ou la capacité du livre numérique légal à apporter une dimension plus riche que le simple fichier (et on pense alors au livre augmenté ou enrichi par des suppléments multimédia permettant de prolonger la lecture).

Pesky Piles of Pirate Booty. Par Pesky Library. CC-BY-NC-ND. Source : FlickR.
(Pesky Piles of Pirate Booty. Par Pesky Library. CC-BY-NC-ND. Source : FlickR)

Enro, le second animateur de l’atelier, avait choisi de nous faire part des difficultés auxquelles s’était heurté l’un de ses projets d’écriture. L’histoire commence par un « coup de coeur » de lecteur : Enro dévore le livre d’un scientifique anglais qui raconte sous la forme d’un journal intime sa démarche de chercheur et la manière dont elle s’imbrique avec sa vie quotidienne. L’ouvrage converge avec les thèmes qu’Enro traite sur son blog et il lui paraît intéressant de faire connaître au public hexagonal ce livre qui n’a pas encore fait l’objet d’une traduction en français. L’idée lui vient alors de réaliser lui-même cette traduction et de lui donner une forme originale, un blog par exemple, sur lequel le livre traduit serait republié chapitre par chapitre par le biais de billets correspondant à chaque jour décrit dans le journal intime. Quel plus bel hommage en effet à un livre que l’on a aimé que de le faire découvrir à un nouveau public ? Et par le biais des commentaires laissés par les lecteurs, il pourrait même en résulter un nouvel objet prolongeant la première oeuvre.

Bien décidé à se lancer dans ce projet, Enro prend quelques conseils auprès de personnes qui lui font vite remarquer que la traduction d’un ouvrage fait partie des droits réservés de l’auteur et que son projet risque bien de lui causer des ennuis sur le plan juridique… Qu’à cela ne tienne, Enro se fend d’un mail à l’auteur pour lui faire part de son intérêt pour l’ouvrage et lui demander l’autorisation de mener à bien son projet. Quelques semaines plus tard, une réponse lui parvient non pas signée par l’auteur, mais par l’éditeur anglais du livre qui le remercie certes pour son enthousiasme, mais lui indique fermement qu’une telle entreprise enfreindrait les règles du copyright. Néanmoins, malgré cette entrée en matière quelque peu intimidante, l’éditeur poursuit en posant quelques questions du genre « tell me more » : quelles sont vos qualifications en matière de traduction ? votre blog génère-t-il des profits ?

Une fois arrivé à ce point de son récit, Enro a demandé l’avis des participants à l’atelier pour savoir la conduite qu’il devait adopter. Quelle était la signification de cette réponse de l’éditeur ? S’agissait-il vraiment d’une fin de non-recevoir ? Etait-il possible de passer outre et de lancer quand même le projet de traduction, au risque peut-être de glisser vers une forme de piratage ? Avec quelles conséquences en cas de réaction de l’éditeur ? Et c’est là que l’atelier est devenu subitement passionnant …

La plupart des participants, visiblement familiers des rouages du monde de l’édition, ont fait valoir que la réaction de l’éditeur était tout à fait « logique » et que ce message correspondait à la réponse juridique type d’un titulaire de droits souhaitant savoir quel type d’exploitation on entendait faire d’une des oeuvres de son catalogue. Peut-être d’ailleurs que ce contact ferait entrevoir l’intérêt d’une traduction à destination du marché français et qu’un « véritable » projet éditorial pourrait voir le jour ?

Quant à l’idée de lancer quand même le blog sans tenir compte de la réponse de l’éditeur, elle a paru risquée à la majorité des personnes présentes dans la salle. L’une d’elles a même évoqué une de ses propres mésaventures, qui l’avait conduit à devoir abandonner un projet d’édition numérique en cours de route, faute d’avoir conclu dès l’origine un contrat en bonne et due forme avec l’auteur. Et d’autres participants d’aller plus loin en recommandant à Enro de bien faire attention à sécuriser ses propres droits d’auteur sur la traduction qu’il pourrait réaliser, si des négociations contractuelles s’engageaient vraiment avec l’éditeur anglais.

Je pense que si la conversation avait continué un peu plus longtemps nous aurions fini par parler chiffres et business, en recommandant à Enro de ne rien signer à moins d’obtenir au minimum 10 % des recettes et une prime sur les ventes de produits dérivés !

Pirates in my library. Par TOF2006. CC-BY-NC. Source : FlickR
Pirates in my library. Par TOF2006. CC-BY-NC. Source : FlickR

Autant de conseils marqués au coin du bon sens me direz-vous … certes .. mais je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir une très désagréable impression à mesure que la conversation progressait … car que s’est-il passé au juste au cours de cet atelier ? La lecture de la réponse de l’éditeur nous a replongé dans les eaux froides des règles classiques du droit d’auteur. Et cette évocation a agi sur l’assistance comme des sortes de rails qui ont peu à peu conduit à réinterpréter le projet d’Enro et ses intentions premières pour les aligner sur le schéma traditionnel d’une entreprise éditoriale impliquant contrat et cession de droits.

Or manifestement, ce n’était pas ainsi qu’Enro concevait à l’origine son projet. Sa démarche s’inscrivait dans ce que Lawrence Lessig appellerait la « Culture amateur » : une manifestation d’intérêt ou d’enthousiasme pour une oeuvre qui se traduit par un désir de la faire connaître et de la réutiliser dans un autre contexte. Le blog imaginé par Enro était-il autre chose qu’une forme de « Remix numérique » du livre original, faisant écho à ce que pratiquent des milliers d’utilisateurs dans le domaine de la musique ou de la vidéo ? Or pour un tel usage, le cadre classique du droit d’auteur (ou du copyright anglais) n’est pas adapté et à vrai dire, il ne peut en être autrement. Le fait que l’auteur du livre ait renvoyé vers son éditeur est en soi significatif : ayant cédé ses droits d’exploitation de son ouvrage, il n’est plus en mesure d’autoriser un tel usage à titre gratuit et il doit renvoyer la demande vers l’éditeur, titulaire effectif du droit d’adaptation de l’oeuvre. L’éditeur de son côté étant lié par contrat avec l’auteur a le droit, mais aussi l’obligation d’exploiter le livre et il ne peut pas non plus délivrer une autorisation de traduction à titre gratuit. Le serpent se mord la queue …

Il en résulte qu’une telle pratique amateur, paradoxalement parce qu’elle ne vise aucun but commercial, aura beaucoup de mal à s’inscrire dans le cadre du droit d’auteur et que le système sera dès lors tenté de l’assimiler à une forme de piratage, au même titre que le scannage sauvage évoqué plus haut. Après tout, le cas d’Enro n’est au fond pas si différent de celui du scantrad …

Si nous étions aux Etats-Unis, peut-être ce projet de traduction aurait-il pu répondre aux critères du fair use (usage équitable) à condition de se limiter à des extraits et pas à l’intégralité du livre ? Et les choses auraient été possibles de manière complètement fluide si l’ouvrage en question avait été placé sous une licence Creative Commons par son auteur (ce qui n’est pas incompatible avec une diffusion commerciale, comme le montre l’exemple du roman de Cory Doctorow « Down and Out in the Magic Kingdom« , publié gratuitement sous licence Creatice Commons CC-BY-NC-SA sur Internet et vendu simultanément sous forme papier. Une traduction commerciale française existe d’ailleurs par FolioSF, malgré cette mise à disposition gratuite « Dans la dèche au royaume enchanté« . Et pour être tout à fait franc avec vous, je l’ai même achetée !)

Down and Out in the Magic Kingdom. Un roman par Cory Doctorov disponible gratuitement sur internet sous licnece CC-BY-NC-SA, qui permet à quiconque de réalisr des traductions de louvrage, à des fins non commerciales.
Down and Out in the Magic Kingdom. Un roman par Cory Doctorov disponible gratuitement sur internet sous licence CC-BY-NC-SA, ce qui permet à quiconque de réaliser des traductions de l'ouvrage

Ce qui m’a fasciné dans cet atelier, c’est la manière dont le modèle du copyright a exercé un effet « mental » sur les participants et a provoqué un changement de paradigme au cours de la discussion. On dit souvent que le droit d’auteur souffre d’un terrible problème d’effectivité dans l’environnement numérique et le piratage massif des objets culturels serait la preuve de cette faiblesse. Mais les choses ne sont pas aussi simples : même diminué juridiquement, le Copyright continue à exercer une puissante emprise symbolique et à formater les esprits selon sa logique binaire légal/illégal, rejetant toutes les pratiques qui ne rentrent pas dans les cases vers le piratage. J’ai compris pourquoi Lawrence Lessig avait pu s’écrier un jour « Le droit d’auteur, c’est de la mélasse » !

Pensez aux choses étonnantes que votre enfant pourrait faire avec les technologies numériques – le film, la musique, la page web, le blog. Ou pensez aux choses étonnantes que votre communauté pourrait faciliter avec les technologies numériques – un wiki, une levée de fonds, de l’activisme pour changer quelque chose. Pensez à toutes ces choses créatives, et ensuite imaginez de la mélasse froide versée dans les machines. C’est ce que tout régime qui requiert la permission produit”.

Il me semble que tout ceci aura un impact très fort sur la manière dont le livre numérique pourra – ou pas – éviter les écueils dans lesquels se sont fourvoyés la musique et la vidéo. Car à mesure que le livre numérique entrera dans nos quotidiens, on peut penser que les réutilisations créatrices des textes gagneront du terrain. Et si les éditeurs ne font pas preuve de plus d’audace en proposant des livres numériques enrichis, augmentés, prolongés par de la vidéo, de la musique, des univers de liens, des formes de « bonus », nul doute que les utilisateurs eux-mêmes ne manqueront pas de le faire. J’irais même plus loin : tant que le public ne manifestera pas de telles envies de réappropriation créative des textes, on pourra en déduire que le livre numérique n’aura pas atteint sa pleine maturité technologique et ne constituera pas un véritable objet culturel, comme le sont devenus la musique et la vidéo numériques.

Nous arrivons à un stade où la réutilisation, la transformation, le remix sont devenus des formes à part entière de contemplation des oeuvres. L’exercice du goût à l’ère numérique prend une forme agissante. Le cadre légal interprète ces pratiques comme des actes de piratage, mais n’est-ce pas vouer à l’enfer tout un pan de l’esthétique contemporaine ? ( à ce sujet, voir cet article Remix Culture et Droit d’auteur publié par Sophie Boudet-Dalbin sur ReadWriteWeb France).

Peut-être Enro arrivera-t-il à entrer en rapport avec l’éditeur et son projet pourra-t-il voir le jour sous une forme éditoriale classique ? On ne peut que lui souhaiter un tel épilogue. Peut-être son impulsion sera-t-elle trop forte pour se couler dans ce moule et il choisira de devenir un pirate du livre ? Demain sûrement, les Enro seront des centaines, des milliers, des millions à vouloir recréer les livres qu’ils aiment et je doute qu’ils agissent de manière aussi policée que lui …

On dira d’eux qu’ils sont des pirates et qu’ils constituent une menace intolérable pour l’édition. Leurs créations circuleront pourtant sous le manteau, dans l’obscurité des réseaux de partage et peut-être un jour une sorte de « Youtube du livre » leur donnera un espace pour exister à la lisière de la légalité ?

Certains de ces pirates du livre se feront aussi sûrement prendre dans les mailles du filet répressif et on leur coupera leur accès Internet … on traquera et on détruira leurs créations assimilées à des contrefaçons … on en traînera certains devant les tribunaux pour l’exemple … on multipliera les couches de DRM pour cadenasser les contenus dans les e-books …

Mais je doute que tout cela empêche le public d’avoir envie de refaire les livres à sa façon … parce que le désir créatif sera trop fort … c’est fou comme on peut avoir du mal à rester raisonnable quand on aime un livre !

Et si au lieu de ça, le monde de l’édition choisissait d’inventer une autre voie et de trouver un moyen de construire des passerelles légales entre la « culture amateur » et la sphère commerciale ? De tels exemples de synergie existent déjà. L’un des participants à l’atelier a cité l’exemple de l’éditeur Harper Collins qui a choisi de publier un livre à partir des contenus d’un Fansite consacré à la série TV Mad Men. Une sorte de reverse publishing en somme, dans lequel les User Generated Content retournent au papier.

Allez aussi faire un tour du côté de Numerama qui nous montrait hier que des films aussi célèbres que Star Wars, le Seigneur des Anneaux ou Indiana Jones ont pu faire l’objet de remakes amateurs, parfois assez stupéfiants en termes de qualité, tolérés par les titulaires de droits dans la mesure où ils restaient bien dans un cadre non commercial (voir ci-dessous « Hunt for Gollum », un chef d’oeuvre de système D !)

La tolérance, c’est bien. Un cadre légal serait encore mieux.

Je trouverais extraordinaire que le livre numérique puisse servir de trait d’union entre ces deux univers. Mais pour cela, il faudra d’abord faire sauter ce cube dans nos têtes qui m’est apparu comme une évidence lors de cet atelier bookcamp.

Le pire des DRM est le DRM mental !

Je vous laisse avec quelques paroles de Lawrence Lessig sur la « culture amateur » tirées de cette conférence sur les rapports entre droit d’auteur et créativité :

« Je veux finir avec une chose bien plus importante que l’aspect économique : comment tout cela touche nos enfants. Il faut bien admettre qu’ils sont différents (…) Nous avions les cassettes, ils ont les remix. Nous regardions la télé, ils font la télé.

C’est la technologie qui les a rendus différents, et en la voyant évoluer, nous devons bien admettre qu’on ne peut tuer sa logique, nous ne pouvons que la criminaliser. Nous ne pouvons en priver nos enfants, seulement la cacher. Nous ne pouvons pas rendre nos enfants passifs, seulement en faire des « pirates ». Est-ce le bon choix ? Nous vivons à cette époque étrange, une prohibition où des pans de nos vies sont en désaccord avec la loi. Des gens normaux le vivent. Nous l’infligeons à nos enfants. Ils vivent en sachant que c’est à l’encontre de la loi. C’est extraordinairement corrosif, extraordinairement corrompant. Dans une démocratie, nous devrions pouvoir faire mieux ».

Si vous voulez voir un vrai livre de pirate, vous pouvez cliquer sur limage et voir le journal de bord du Capitaine Castex numérisé par la Bibliothèque municipale de Brest
Et si vous voulez voir à quoi ressemble un vrai livre de pirate, vous pouvez cliquer sur l'image et découvrir le journal de bord du Capitaine Castex numérisé par la Bibliothèque municipale de Brest !


36 réflexions sur “Vous avez dit Pirates du Livre ? #bookcamp 2

  1. Merci Lionel de cet excellent compte rendu (et au-delà !)…

    Pour info (mais tu dois le savoir mieux que moi), certains livres de Lessig et de nombreux autres gourous de l’internet notamment, ont été traduits par des amateurs bien avant qu’ils ne le soient pas des éditeurs et des traducteurs officiels.

    1. @Hubert

      Merci pour le lien.

      Tu disais déjà tout il y a deux mois !

      Le piratage comme expression d’un « désir incertain » : je trouve cette expression particulièrement juste.

    1. @Fix

      Merci pour cet illustration par l’exemple !

      Excellente idée que vous proposez là.

      Il y a quelque chose d’ailleurs de l’ordre du désir dans le remix.

  2. Bonjour,

    Je comprends bien la logique d’ensemble et serait d’accord avec ce billet très stimulant une nouvelle fois. Mais il y a un petit problème dans le raisonnement. On considère là le terme «livre» comme générique, équivalent à «musique» ou «vidéo».

    Au delà de la question du droit d’auteur, l’objet livre (physique ou numérique) est bien différent de l’objet musical, dans sa structure, dans sa longueur, dans sa consommation. Et la première partie du billet sur la marginalité du piratage dans le livre le montre assez. Cela n’a pas grand chose à voir avec une défense de la propriété intellectuelle.

    1. @JM Salaun

      Bonjour,

      Il me semble que je comprend ce que vous voulez me dire, mais j’aimerais en être sûr.

      En fait, vous pensez que le livre est intrinsèquement différent de la musique ou de la vidéo (que ce soit sous forme papier ou numérique) et qu’il ne pourra pas faire l’objet de pratiques de remix, de mash-up, de déclinaisons amateurs ?

      Peut-être … c’est vrai qu’un film peut facilement faire l’objet d’un remake et qu’il est aisé de mélanger des morceaux de musique ensemble pour créer une nouvelle oeuvre. Le remake d’un livre est une chose plus difficile à imaginer.

      Mais j’ai quand même tendance à penser que cette « rigidité » du livre numérique provient en grande partie des supports qui le véhiculent aujourd’hui. Il est évident que les tablettes de lecture pourront difficilement être le lieu de la réappropriation créative du texte.

      Mais ne peut-on pas imaginer des outils plus malléables qui permettent justement d’ « hybrider » le texte et de le mélanger avec d’autres types de média comme de la vidéo, de la musique, de l’image (et bien sûr d’autres textes) ?

      Et le projet de blog d’Enro est déjà une forme de réinvention d’un livre qui n’a pas besoin d’une révolution technologique pour exister.

      Je suis d’accord avec vous pour dire qu’il y a quelque chose dans le livre qui résistera plus longtemps à l’effet décomposant/recomposant du numérique. Mais de là à ce que cela n’arrive pas du tout …

      Il ne faut pas sous-estimer non plus l’ingéniosité des utilisateurs.

  3. @Calimaq

    Je n’ai jamais prétendu que l’on ne peut pas faire de livre en décomposant/recomposant des textes. Cela existe depuis longtemps et n’a pas eu besoin du numérique pour cela. Le découpage en lettres, mots, phrases, paragraphes, pages, chapitres autorise justement ce type de plasticité.

    Mais malgré cela et, pire, malgré le fait que le texte ait été sous format numérique antérieurement à la musique et à l’audiovisuel, le livre résiste à être redécoupé et redéfini par le numérique, contrairement au disque ou au CD. Voir :
    http://blogues.ebsi.umontreal.ca/jms/index.php/post/2007/11/17/369-la-resistance-du-livre
    et http://blogues.ebsi.umontreal.ca/jms/index.php/post/2007/11/20/373-la-resistance-du-livre-2

    Cela n’a pas à voir avec la propriété intellectuelle, mais sans doute beaucoup avec ce qu’on pourrait appeler le contrat de lecture que nous passons avec le livre au moins depuis l’école et parfois avant par la transmission parentale.

    Notre rapport à la musique est bien différent. La musique est un flux qui mobilise un autre sens, elle se produit et se modèle différemment, se «mix», se succède sans transition forte, etc. L’audiovisuel est encore dans un autre registre, pour lui, plus encore que pour la musique, la question du coût de production et de consommation (pas seulement monétaire, mais aussi en temps, énergie, matériel, etc.) est une variable importante.

    Bref, ce n’est pas parce que tout peut passer par des séries de 0 et de 1 que les médias convergent en un seul modèle et que leur destin doit être le même.

  4. @ JM Salaün
    Je trouve vos remarques très pertinentes sur la nature du livre et sa capacité de résistance au numérique. Et à la lecture de vos deux billets, j’ai appris beaucoup de choses. Je suis tout de même réservé sur la raison de cette résistance du livre au numérique, alors même qu’il était précurseur et que sa structure le destine naturellement à la numérisation. Plutôt qu’un long commentaire, j’ai rédigé rapidement un billet sur le sujet que vous pouvez trouver ici :
    http://tempsfuturs.owni.fr/2009/10/07/le-livre-resiste-t-il-au-numerique/

  5. * « Peut-être Enro arrivera-t-il à entrer en rapport avec l’éditeur et son projet pourra-t-il voir le jour sous une forme éditoriale classique ? […] Peut-être son impulsion sera-t-elle trop forte pour se couler dans ce moule et il choisira de devenir un pirate du livre ? »

    Je ne suis pas d’accord avec le deuxième terme de cette alternative qui, pour tout dire, me choque un peu. Et l’auteur dans tout ça ? Son texte lui appartient, et il est libre d’en faire ce qu’il veut. Il a choisi de céder ses droits à un éditeur : c’est son droit le plus strict. En signant un contrat, il savait à quoi il s’engageait ; sinon, il avait le choix entre l’auto-édition, la publication sur archive.org sous licence CC, la rédaction d’un carnet de recherche en ligne…
    Ce choix a certes un inconvénient pour Enro, qui n’a plus la liberté de traiter directement avec l’auteur ; mais il n’est pas sans avantage pour l’auteur et ses lecteurs : l’éditeur, en l’occurrence, a publié le livre (à ses frais, je suppose), l’a fait diffuser, et a ainsi permis à Enro de le découvrir. (Ne connaissant ni le livre, ni l’éditeur, je vais poursuivre dans une veine qui pourra paraître exagérément optimiste, mais je l’assume).
    L’éditeur qui fait un travail d’éditeur apporte quelque chose à son auteur, mais aussi à ses lecteurs : il insère l’oeuvre dans un fonds, et éventuellement dans une collection ; par une relecture critique et attentive, il veille à améliorer autant que possible la qualité de l’ouvrage, sur la forme comme sur le fond. Or tout cela n’est pas gratuit (ou du moins pas encore), et l’éditeur est en droit d’attendre un retour sur investissement, de même que l’auteur est en droit d’attendre le salaire de sa peine, si tel est son souhait.

    Cela dit, Lionel, je suis entièrement d’accord quand tu dis qu’il faudrait « trouver un moyen de construire des passerelles légales entre la “culture amateur” et la sphère commerciale ». Je suppose que tu penses à la licence Creative Commons CC-by-nc (paternité-pas d’utilisation commerciale) ? Cela donnerait en effet plus de liberté et de sécurité juridique à chacune des parties prenantes, auteur, éditeur et consommateur. Mais comment articuler cette licence avec la nécessité économique, pour un éditeur, de vendre ses livres ?

    * « tant que le public ne manifestera pas de telles envies de réappropriation créative des textes, on pourra en déduire que le livre numérique n’aura pas atteint sa pleine maturité technologique et ne constituera pas un véritable objet culturel, comme le sont devenus la musique et la vidéo numériques. »

    On peut en effet s’attendre à voir surgir cet avatar de l’ancien exemplaire « truffé » : un guide de voyage farci d’images et de sons captés en cours de route, avec une fleur séchée virtuelle en guise de souvenir, un bug écrasé par inadvertance entre deux pages, des taches d’encre électronique, et d’autres usages qui ne seront pas des transpositions pures et simples de ceux auxquels le papier nous a habitués.

    Pour ta collec’ de mentions légales et d’exemples de réappropriation des textes (mais pas au sens où tu l’entends), l’exemple d’Aurélia de G. de Nerval mise en ligne sur Publie.net au format pdf. L’exemplaire numérique, gratuit, est assorti de la croquemignonnette mention que voici : « © édité par publie.net – tous droits réservés ». Mais sur quoi ces « droits » portent-il ? Sur l’océrisation ? les polices de caractères ? Le texte n’est accompagné d’aucune préface, d’aucun apparat critique, d’aucun travail original hormis, peut-être, la mise en page sous Acrobat (et pourquoi pas sous ePub, au fait ? http://www.idpf.org/).
    Ai-je ou n’ai-je pas le droit de customiser ce pdf et de le mettre en ligne sur :: S.I.Lex :: ? – Mais je m’en voudrais de manquer mon rendez-vous avec l’histoire : bons baisers de Blois ! http://www.rdv-histoire.com/

    1. @Aurélia

      Bonjour Aurélia et merci pour ce beau commentaire !

      Je ne suis pas d’accord avec le deuxième terme de cette alternative qui, pour tout dire, me choque un peu. Et l’auteur dans tout ça ? Son texte lui appartient, et il est libre d’en faire ce qu’il veut. Il a choisi de céder ses droits à un éditeur : c’est son droit le plus strict. En signant un contrat, il savait à quoi il s’engageait ; sinon, il avait le choix entre l’auto-édition, la publication sur archive.org sous licence CC, la rédaction d’un carnet de recherche en ligne…

      Tu proposes à ton tour une alternative qui me choque tout autant ! En gros, soit l’auteur accepte d’abandonner ses droits sur son oeuvre lors du processus d’édition, soit il ne lui reste plus que l’auto-édition. Tout ou rien, en somme et c’est justement la rigidité de ce système que je conteste dans le billet. Quant à savoir si l’auteur sait à quoi il s’engage lorsqu’il signe, c’est aussi une question qui se discute. Les auteurs qui signent des contrats à un instant t peuvent-ils vraiment anticiper sur les usages à venir, surtout lorsque leur contrat impliquent que les droits sont cédés pour toute la durée ?

      Je suppose que tu penses à la licence Creative Commons CC-by-nc (paternité-pas d’utilisation commerciale) ? Cela donnerait en effet plus de liberté et de sécurité juridique à chacune des parties prenantes, auteur, éditeur et consommateur.

      Oui, je pense que les licences Creative Commons peuvent apporter de la souplesse au système. Concernant le modèle économique, il me semble qu’une diffusion gratuite en ligne sous CC-NC peut rester compatible avec la vente du livre papier. L’ouvrage de Cory Doctorov que je cite en exemple est un succès à la vente papier, malgré sa disponibilité gratuite au téléchargement. Mais il est vrai que cela ne peut valoir pour tous les types d’ouvrages et je ne suis pas certain que ce type de combinaisons reste possible si les supports de lecture numérique deviennent plus performants. Cela dit, il faudra bien que le livre numérique, comme la musique, trouve une manière d’articuler le gratuit en le payant (j’écris ce commentaire en écoutant de la musique gratuitement sur Deezer, c’est pour cela que j’y pense). Peut-on imaginer un Deezer ou un Jiwa du livre ? Il faudra bien !

      Pour revenir au CC, oui ils ont un rôle à jouer, mais je pense qu’au-delà de cela, le numérique implique une profonde refonte du mécanisme du contrat d’édition. A ce sujet, je te recommande la lecture de ce billet de François Bon sur son blog Le Tiers Livre « Internet & la rémunération des auteurs » qui offre des pistes pour penser « hors du cadre ». Le modèle de contrat de Publie.net est aussi une évolution intéressante du modèle, plus respectueuse des droits de l’auteur (mais pas forcément plus ouverte à la réappropriation créative …). Je suis aussi de très près ce qui se passe en ce moment autour de la BD numérique, car les auteurs dans ce domaine sont aussi en train d’exiger un rééquilibrage des relations avec les éditeurs.

      Ce choix a certes un inconvénient pour Enro, qui n’a plus la liberté de traiter directement avec l’auteur ; mais il n’est pas sans avantage pour l’auteur et ses lecteurs.

      Oui, bien sûr. Le processus d’édition a permis au livre d’exister et c’est bien ce qui a permis à Enro d’avoir son coup de coeur. L’avantage pour le public n’est pas contestable … mais il existe tout de même des limites. Rien ne nous dit que cet éditeur prendra le risque financier d’une traduction en français. S’il ne le fait pas, ce texte restera durant des décennies sans expression dans une autre langue ! Quelle perte ! Et il pourrait bien se produire quelque chose de plus grave encore : le livre pourrait devenir épuisé et n’être plus disponible pour personne. On tombe alors sur le problème redoutable (et massif) des oeuvres épuisées, qui révèle à mon sens une des failles majeures du système des droits d’auteur et des cessions de droits. Et dans ce cas, il n’y a plus aucun avantage, pour l’auteur, pour le public, ni même pour l’éditeur (qui peut d’ailleurs avoir disparu !) : juste une immense perte sociale infligée à tous pour préserver intacts les intérêts économiques de certains …

      L’éditeur qui fait un travail d’éditeur apporte quelque chose à son auteur, mais aussi à ses lecteurs

      Je ne nie pas le travail de l’éditeur et son apport à l’oeuvre. Mais les choses ne sont plus si simples. De nos jours, une très grande part des textes produits le sont en dehors du cadre éditorial. Ils sont créés directement par l’auteur et reçus pas le public sans médiation. Le travail d’amélioration du texte peut alors intervenir a posteriori, de manière collective, par le jeu des interactions entre l’auteur et les lecteurs, au point d’ailleurs où la frontière auteur/lecteur finit par s’effondrer et l’œuvre acquérir une dimension collective (remarque que seule Aurélia peut comprendre : tu reconnaitras là mon côté fourmi !).

      Je crois que le processus éditorial peut jouer désormais aussi bien en amont (dans la relation avec un éditeur) qu’en aval (dans la relation avec les lecteurs). Les deux devraient d’ailleurs pouvoir coexister pour une même oeuvre et s’articuler, mais ce n’est hélas pas possible tant que les règles du droit d’auteur seront aussi rigides.

      Pour ma part, j’ai déjà eu l’occasion de publier un ouvrage dans un cadre éditorial classique et l’expérience que j’en retire a été assez « mitigée ». Le travail avec l’éditeur m’a certes apporté des choses sur le fond et la forme (mais pas encore un centime, plus de deux ans après la parution alors que les ventes n’ont pas été mauvaises !). Mais je sais aussi ce que j’ai perdu : une certaine liberté de ton et l’obligation de me couler dans un moule qui m’ont amené à me remettre en question … et à ouvrir ce blog S.I.Lex ! Je ne suis vraiment pas certain de retrouver avant longtemps le chemin de l’édition classique après avoir goûté à la liberté du blogging !

      L’exemplaire numérique, gratuit, est assorti de la croquemignonnette mention que voici : “© édité par publie.net – tous droits réservés”.

      La présence de cette mention empêche effectivement toute forme de réutilisation … alors même que l’oeuvre est dans le domaine public. Disons quand même qu’il reste possible de faire un copier-coller du texte brut et de l’utiliser par ailleurs, car le texte même de l’oeuvre est à présent libre de droits. Mais l’objet numérique lui-même est verrouillé par ce copyright. Y a-t-il là un travail « éditorial » qui justifie d’apposer une nouvelle couche de protection ? Existe-t-il une « originalité » nouvelle par rapport au texte initial ? Je ne le pense pas … Le numérique est hélas si souvent un piège pour le domaine public …

      C’est en tout cas une question qui mériterait d’être posée à François Bon, car les oeuvres du domaine public pourraient justement être un lieu idéal pour expérimenter la réappropriation créative des textes sous forme numérique.

      Mais je ne vais pas jeter la pierre à un éditeur, alors que la très grande majorité des institutions culturelles « copyrightent » les oeuvres du domaine public qu’elles numérisent et diffusent …

  6. @ Aurélia @ Calimaq
    J’admire votre échange fertile mais je ne peux pas m’empêcher de penser que le pivot de votre discussion n’est pas abordé à découvert… Je m’explique.
    La relation triangulaire entre l’auteur, l’éditeur et le lecteur n’est pas un problème si elle fonctionne dans les deux sens de la chronologie. L’auteur cherche un éditeur qui cherche un lecteur. Puis dans l’autre sens, le lecteur cherche un éditeur qui cherche un auteur. L’auteur produit un texte. L’éditeur publie le texte. Le lecteur reçoit le texte. L’éditeur est clairement identifié comme médiateur. Il serait donc naturel qu’il joue exactement le même rôle dans l’inversion de la relation chronologique lorsque le lecteur devient à son tour auteur.
    Or ce n’est pas ce qui se passe.
    En cédant l’intégralité de ses droits d’exploitation, l’auteur disparaît du dialogue. Il devient une sorte d’actionnaire minoritaire qui concède son indépendance et sa capacité d’action contre une part des bénéfices éventuels générés par l’éditeur. Face au lecteur, l’éditeur est l’auteur et le dialogue à trois devient un face à face inégal et unilatéral.
    Il y a donc un problème au niveau de la cession des droits d’exploitations et de la nature de de cette dernière. D’autant que les contrats existants confondent bien souvent et très habilement les droits d’exploitation et les droits de propriété en propre. D’où les mentions légales les plus farfelues.
    L’éditeur vit des heures importantes où il doit abandonner un certain paternalisme très XIXe siècle pour devenir le médiateur au sens propre et non au sens symbolique ou technique. Il pourra alors occuper une place de choix d’animateur et de prescripteur, plutôt que de poursuivre dans son double rôle d’agent littéraire et de gestionnaire d’actifs comptables…

  7. merci de vous intéresser si gentiment à publie.net – je change cette mention de temps en temps pour faire joli – ce qui compte c’est 1, l’ISBN, 2 le contrat d’auteur, 3 un sérieux atout juridique : le dépôt légal web BNF

    après, merci voir http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article1865 ce qui est important pour nous auteurs, c’est de dissocier cette spécificité française, légitime à l’origine mais obsolète maintenant, d’une superposition de l’exploitation commerciale et de la propriété artistique

    dussé-je décevoir mademoiselle aurélia, l’important dans cette jeune coopérative (fondée fin 2007) c’est de pouvoir rémunérer les auteurs, et disposer de vrais outils professionnels pour diffuser ce à quoi on tient, la littérature, dans les usages qui s’affirment désormais comme le territoire principal du langage, sa circulation numérique

    on est dans un pays (enfin, pas moi ni JMS) où il faut pour cela quitter l’univers hostile et plombé de l’édition papier (ai passé 3 ans à tenter de créer même projet auprès d’éditeurs tradis) et des institutions qui regardent d’un air très supérieur mais nous laissent nous débrouiller comme le web nous a appris à le faire, dans l’amitié, et le partage bénévole

    pour ce qui est des oeuvres du domaine public, ça ne représente dans notre catalogue qu’une fonction très mineure et affective, ces textes parce qu’on les aime bien, voilà tout – ils sont là parce que je m’en sers pour moi, et pour certains (le Shakespeare d’Hugo, la Mer de Michelet, les fac-simile des originales de Rimbaud) ont demandé des dizaines et dizaines d’heure de mise au point – ils sont une incitation à découvrir notre site, et il n’y a aucun copyright ni drm, juste nous les insérons dans une logique d’accès, de découverte et de service

    l’ISBN est un DOI comme les autres, il ne marque que le tracé de l’objet éditorial qu’on propose

    j’ai participé dès 1996 (le site BNF date de 1999 je crois) de première mise en place, via Athena, et ABU, de ces ressources numériques de langue française en accès libre – Rabelais notamment, tout recopié à la main depuis fac-simile vers 90-94, alors pas de leçon à recevoir : sur Internet, y a ceux qui bossent et ceux qui commentent, en gros

    alors OK je retirerai la mention « tous droits réservés » qui n’a aucune signification dans ce cadre, je marquerai à la place « vous embrasse calimaq » et tout le monde sera content

    enfin, les BU et BM qui nous font confiance et se servent de notre travail dans leurs tâches de médiation, ce qui n’est pas le cas à la BNF donc rien de cela qui tire à conséquence

    serais heureux par contre de savoir comment vous vous êtes procurés notre contrat d’auteur, même si je devine : mais tout cela se bâtit dans le mépris hautain des institutions, ce contrat aussi c’est des heures de construction et d’échange avec ami avocat et l’équipe, et il ne s’agit pas d’un document public, mais seulement d’un contrat commercial avec les auteurs qui nous font confiance

    allez, je vais bosser

    1. @FB

      J’avoue que je suis un peu surpris par la virulence du ton de cette réponse. Si cette discussion relève de « l’inanité » comme vous dites, inutile de prendre comme ça un coup de sang …

      Première précision : personne ne me paye pour m’intéresser « aux pinailleries juridiques ». Il se trouve juste que je suis passionné à titre personnel par ces questions de droit. Toutes les allusions à la BnF ou aux institutions dans vos réponses me laissent complètement froid … c’est si simple et si pratique d’assimiler les personnes aux institutions …

      Deuxième précision : je ne me suis pas procuré votre contrat d’auteur et je ne veux même pas savoir ce que vous sous-entendez par votre « même si je devine ». Je suis seulement ce que vous en dites sur votre site et je m’y intéresse beaucoup, parce que je pense qu’il y a là quelque chose d’important pour l’avenir.

      – pour ce qui est des oeuvres du domaine public, ça ne représente dans notre catalogue qu’une fonction très mineure et affective, ces textes parce qu’on les aime bien, voilà tout – ils sont là parce que je m’en sers pour moi, et pour certains (le Shakespeare d’Hugo, la Mer de Michelet, les fac-simile des originales de Rimbaud) ont demandé des dizaines et dizaines d’heure de mise au point –

      Pour les oeuvres du domaine public, personne ne nie que leur passage en version numérique soit un travail complexe et très important. Mais savoir si une telle entreprise peut faire naître des droits de propriété intellectuelle sur une œuvre appartenant au domaine public est légitime. Et je peux vous assurer que je ne suis pas le seul à me la poser !


      alors OK je retirerai la mention “tous droits réservés” qui n’a aucune signification dans ce cadre, je marquerai à la place “vous embrasse calimaq” et tout le monde sera content

      Derrière l’ironie, vous pointez une question importante : si on enlève la mention (C) « tous droits réservés » qui renvoie à la propriété intellectuelle, qu’est-ce que l’on peut mettre à la place pour protéger les intérêts de la personne ayant effectué le travail d’édition numérique ? Si on doit poser des restrictions à la réutilisation, il faudrait pouvoir trouver un autre fondement que le droit d’auteur qui n’est pas applicable et peut conduire à des dérives. mais vous estimez sûrement que de telles interrogations relèvent de la pinaillerie juridique …

      pas de leçon à recevoir : sur Internet, y a ceux qui bossent et ceux qui commentent, en gros

      Personne n’a voulu vous donner de leçon. j’ai le plus grand respect pour tout ce que vous accomplissez à travers Publie.net. Mais vous n’êtes quand même pas le seul à travailler !

      Et c’est étrange de tomber presque dans l’attaque ad nominem en réponse à un tel commentaire.

      Dommage …

  8. bon, quand même amitié à vous tous, mais un certain ras-le-bol : si j’ai utilisé ma transcription d’Aurélia (et je crois qu’il y a 10 ans qu’elle est dans mon ordi, vérifiée et améliorée) c’est parce que je venais de m’en servir dans un cours à la fac, où on avait parlé des surréalistes et du travail du rêve, avant d’aller vers Artaud – toutes ces pinailleries sont de la plaisanterie : faites en autant, ça vaudra mieux, l’inanité de ces discussions c’est parce qu’on n’a pas assez encore de textes, de ressources littéraires, de patrimoine vivant qui aide à transmettre le meilleur, le plus important, donc de diversité, de formats, d’analyses – par exemple : oui, le corpus de 11 ans de travail web sur Tiers Livre est un réservoir critique sur la littérature, mais ça oblige à changer de conception : le site devient arborescence, et dans cette arborescence il convoque ses sources et les produit – nous de notre côté voilà ce qui nous passionne : en quoi le changement de support (non pas la transposition papier web, mais ces nouveaux campements d’usages) déplace notre rapport à la bibliothèque, comme le fait d’emporter avec soi sa bibliothèque sur un PRS-600 est certainement un changement de paradigme plus important que la question des titres pris en eux-mêmes, et la question de l’ergonomie de lecture (sais pas qui est capable de lire un ePub plus de 20 Minutes) une question autrement fondamentale que les pinailleries juridiques (mais bon, si c’est votre métier et qu’on vous paye pour ça…) – et là on se retrouve aussi bien seuls pour chercher, essayer : oui, si j’ai besoin de Nerval et Lautréamont sur mon établi, c’est parce que je connais ces textes de longue date dans mon histoire de lecteur, et qu’ils sont pour moi un repère dans la quête de ce qui me préoccupe, histoire de la typo, rapport du blanc à la lecture linéaire via marges et interlignes, notion de tourne de page et d’épaisseur du livre dans la lecture papier et comment on peut la réinventer dans le feuilletage numérique etc

  9. oserais-je dire pour finir (désolé, je me réveille, j’ai même pas pris mon café) que ce qui sépare l’édition numérique de ce qui se passe ici, c’est justement l’ergonomie de la page ? vous imaginez ce que vous diriez si en bas de notre Aurélia mis gratuitement à disposition de nos visiteurs pour tenter de leur montrer qu’on peut avoir une lecture dense sur un ordi, il y avait un petit pouce en anglais « rate his up rate this down » ? et si on passe des heures à tenter de comprendre l’ergonomie de la circulation réseau, de la navigation dans le site, du lien vivant qui peut s’établir avec enseignants ou établissements, c’est la même chose que se contenter d’un wordress tout fait ? gaffe à votre plaque d’iceberg qui fond sous vos pieds, la question posée au numérique c’est aussi celle de l’amour de ses contenus

  10. ou ce magnifique gris en fond de page, dont vous ne voudriez pas dans vos WC? ou l’alternance gras/non gras dans le billet du dessus ? alors évidemment on commence à comprendre que l’édition pour vous, numérique ou pas, ça se réduise à des questions de mention auxquelles nous on ne prête aucune importance, parce qu’il s’agissait, dans ce Nerval, d’une seule économie du don, et d’une tâche de médiation

    (et je renouvelle mes « désolé de », mais fallait pas me dire de venir…)

  11. désolé chez Calimaq, on ne devrait jamais commenter avant le café du matin – et libre à vous de supprimer les comments ci-dessus, dont sitôt après j’ai eu regrets

    suis fatigué en ce moment, 2 ans de boulot intense en toute petite équipe, et ce qu’on doit affronter c’est une masse bureaucratique énorme (ce serait plus facile pour nous migrer offshore)

    saurai mieux m’abstenir à l’avenir

    1. @FB

      Merci !

      Je laisse vos commentaires, car ils contiennent des éléments éclairants et il m’ont permis en tout cas de mieux cerner certains aspects du travail que vous accomplissez pour réaliser Publie.net.

      Croyez bien que l’intérêt et même – disons-le – l’admiration que j’ai pour votre projet sont absolument intacts.

      Je me doute que vous devez vous heurter à d’importantes difficultés pour mener à bien cette entreprise.

      Alors ne perdez plus une seule seconde avec S.I.lex ! La discussion sur les blogs est une chose (qui peut avoir son intérêt), mais l’essentiel est ailleurs et je vous rejoins tout à fait là-dessus.

      Mais vous êtes bien sûr le bienvenu ici et surtout ne vous abstenez pas de me remettre à ma place si vous estimez que c’est justifié !

  12. bon, alors merci du pardon et tâcherai de justifier – bien sûr on a besoin d’espaces de réflexion comme celui-ci – et il n’y avait pas intention « remettre à [sa] place », d’ailleurs la mention vide « tous droits réservés » aura disparu dans prochaines mises en ligne – dans le contrat évoqué, principe de non-exclusivité est partout rappelé, ainsi que le fait qu’auteur garde sa propriété intellectuelle et artistique

    par exemple, le fait juridique sur lequel on bute lourdement en France, et qui me fait examiner sérieusement l’hypothèse d’un transfert au Qc (ou ne serait-ce qu’à Bruxelles, où vit un des mes enfants) c’est le principe suivant:

    dans diffusion concrète publie.net, points d’accès se multiplient (immateriel->ePagine->libraire ou immateriel->rue du commerce ou alapage etc), chaque fois on élargit le cercle et on insère donc une remise supplémentaire, l’auteur est gagnant, et nous souhaitons nous en tenir à ce principe de la recette nette divisée par 2, les frais + impôts (nous sommes bénévoles) étant à charge de l’eurl – c’est illégal dans le droit français, s’il s’agit de propriété artistique l’auteur devant être rémunéré selon pourcentage du prix de vente, et non de la recette

    on a aussi immense domaine flou (voir La Feuille http://tinyurl.com/ygyxd6b ) pour les textes chargés sur eReader mis à dispo dans bibliothèques – même si là nous avons décidé de faire l’impasse et privilégier accès flux

    c’est sur ces questions où le rapport avec vous, gens de bibliothèques, est passionnant, parce que les usages neufs s’établissent via nouvelles responsabilités de médiation

    alors de notre côté (auteurs et coopérative d’) résolument s’ancrer dans l’idée qu’on met la sauce, qu’on a tout à gagner à ces expérimentations et que ce sera au droit de s’y adapter, pas le contraire – même si on considère la micro-économie que constitue le tout petit éco-système publie.net, il est bien probable que les flux de rémunération engendrés par le travail collectif (commandes de textes ou d’articles, lectures publiques ou interventions, formations ou stages divers) compte dès à présent plus que les « droits d’auteurs » engendrés, d’où mon intérêt très limité pour cette notion qui m’est de plus en plus indifférente – plutôt, là encore, réfléchir à ce qui change de notre propre statut (la notion d’écrivain date seulement du 17ème siècle, et doit ne concerner qu’1/3 des langues actuellement pratiquées) dans ces logiques de profusion et gratuité des ressources

    en renouvelant donc excuses pour la réaction à ce « mignonette » de votre commentatrice Aurélia, dont l’intérêt pour notre site n’a pas dû aller jusqu’à télécharger un auteur d’aujourd’hui

  13. Relire, encore et encore, la Lettre sur le commerce de la librairie de Diderot : l’invention de solutions comme la propriété intellectuelle, exception au domaine public et au libre usage des biens immatériels « également accessibles à chacun, sans préjudice pour aucun », alliée à la pratique du copyright — droit de reproduction de l’artefact inscrivant le bien immatériel — font bien mauvais ménage pour assurer la mise à disposition des textes du domaine tout en protégeant et rémunérant les efforts ou investissements de ceux qui créent l’artefact.

    On en est encore à tâtonner pour différencier la juste rémunération du service rendu et la valeur ajoutée en créant et publiant un nouvel artefact qui peut prétendre fonder une nouvelle propriété intellectuelle.

    La notion d’originalité ne tient qu’à une évaluation de degré, entre intertextualité, usage d’un langue commune, mise en forme/inscription et mode de communication.

  14. Juste une précision : c’est avec l’éditeur que le contrat de coéd n’a pas pu se faire – parce que l’éditeur avait déjà acquis la totalité des droits auprès de l’auteur, quand bien même il parlait de droits partagés numériques/imprimés entre sa maison et la mienne – qui, à cause de ce coup dur, n’a pu voir le jour à ce moment-là comme je l’avais prévu.
    Cette expérience montre qu’il est vain de vouloir mélanger les genres, et que les éditeurs ayant pignon sur rue ne sont pas prêts à risquer le pas en dehors. Même si l’époque les y pousse. L’étude sur le téléchargement que j’ai demandée à Mathias montre précisément que les « pirates » ne téléchargent souvent que pour leur propre compte, et dans des bouquets d’une centaine de titres, pour y piocher un roman ou un article. Le reste est jeté, détruit. J’espère que le fantasme des éditeurs à l’égard des « pirates » sera un peu levé. Et qu’on pourra envisager des contrats de coéd sains et que les auteurs, les traducteurs, seront saufs. Des projets comme celui d’Enro trouveront peut-être compréhension… On le souhaite.
    Merci pour ce travail que vous faites.

  15. http://bit.ly/yaMKu Voici un dessin, en hommage aux sagacités des auteurs des commentaires ci-dessus, notamment François Bon et Lionel Maurel.
    Lorsque j’ai commencé ce dessin, la légende se serait intitulée : « François Bon, pas encore bien réveillé, tombe dans le précipice-à-commentaires-chez-Calimaq qui l’attire irrésistiblement, puis, après son café, considère avec énergie toutes les choses qu’il souhaite faire ».
    Au final, le dessin est titré en anglais. Mais l’hommage reste. Calimaq + ses commentateurs == > le lecteur réfléchit et s’enrichit.
    Cordialement,

  16. Bonjour,
    Pour moi, jeune génération qui voyage beaucoup le livre dans sa version dématérialisé a une utilité, en effet il me permet d’avoir une grande bibliothèque utile rapidement et à peu de frais(notons que mes livres sont rarement des petits truc de 200-300 pages mais plutôt des livres de 300à +1000pages) , cependant le livre dématérialisé à plusieurs inconvénient
    majeur:

    -allumer l’ordinateur (temps) qui chauffe , sans compter son poids supérieur), mal aux yeux =) plus d’inconvénient à lire que son homologue papier
    -il est égale en terme de recherche (en effet selon moi l’évolution du livre passera par un genre de wikipedia avec les livres online et qui sont téléchargeable (gratuitement) et dans un format libre et facile d’accès , ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
    -le prix est plus important, en effet, le livre numérique = prix du livre papier ou plus si vous devez acheter un ipad en plus l’offre est nul, pas possible de le revendre= abération logique et économique , souvent vérouiller par drm en plus= facteur répulsif puisque diminue fortement la valeur ajouté, sans contenu supplémentaire= stupide puisqu’il n’y a pas de valuer ajouté supplémentaire pour le client). =) plus chère que son homologue
    -la pratique du consommateur ne change pas (150pages, un seul livre à la fois) sur les deux supports
    -il n’est pas encore fait en sorte qu’il existe une méthode d’indexation et surtout de RECHERCHE plus rapide entre rechercher dans votre ordinateur et dans les versions papiers
    – il faut souvent numériser soi même les livres (temps+argent nécessaire)

    en bref dans son offre légal , le livre numérique est voué à l’échec car plus d’inconvénient que son homologue papier (en voyage vous lisez rarement plus de 150 pages, en plus un ibook vous avez besoin de brancher) pour un cout supérieur. Le fait de pouvoir transporter 150 livres d’un coup(seul véritable avantage, si les livres sont épais) n’est intéressant que pour des clients marginaux (moi).

    la version papier:
    – est plus légère dans les version 200-300pages que l’ordinateur (donc plus pratique), c’est à dire une lecture moyenne sachant qu’une personne a rarement plus de 150pages lues en une fois
    -égal en terme de prix voir inférieur car revendable (sans compter les bibliothèques), de plus abimer le support n’est pas très grave (vos ibook a la plage ou la piscine c’est pas très bon)
    -collectionable
    -égale en terme de recherche
    -égal en terme de contenue
    -supérieur en terme de quantité disponible

    il est donc plus pratique et plus économique pour la même chose

    le seul basculement possible du numérique intervient si, comme moi vous savez ce que vous chercher et ou(style recherche encyclopédique c’est à dire gros livres), mais que la quantité de livre à trimballer deviens très peu pratique pour des raisons évidentes, le contenu devant être enrichie (il n’y aucun support valable pour celà sauf peut être word= très peu de livre actuellement) ou copier, le livre numérique devant être plus pratique que son homologue papier pour être adopter (marketing de base pour substituer un produit par un autre), ce qui ne convient pas à une lecture de type loisir(la plus répandu), soit 95% des personnes. Seul dans ce cas l’adoption d’une bibliothèque numérique deviens intéréssante, en effet si le japonais sont les premiers a numériser leurs livres, c’est qu’ils ont plus d’avantage que nous à le faire (place réduite) ce qui fait que l’avantage /cout penche alors en faveur du numérique (car on revend le papier pour l’argent et la place).

    De plus tout doit être ouvert et le livre numérique doit avoir un rapport avantage /cout supérieur au papier ce qui n’est pas le cas en ce moment sur plus de 99% de l’offre légal (c’est à dire gros livres, format word ouvert), et donc en ce moment seul les versions pirates ont une chance de percer car se sont les seuls qui peuvent avoir un avantage sur leurs concurrents.

    le consommateur adoptera le numérique dans sa forme actuelle:
    -s’il a besoin de transporter de grande quantité de livres (je change de domicile une fois par ans , ma bibliothèque papier c’est deux étagère complète dans un 20M carré, je dois souvent y faire appel, une offre gratuite et accessible est disponible (pirater sur des sites spécialisé) =) j’adopte le numérique.
    – je lis un livre de temps en temps, généralement petit, en entier (roman, pas encyclopédie), je ne déménage pas souvent et n’est pas besoin de faire appel à mes livres, j’ai de la place dans ma bibliothèque ou je jette ou revend , trouver sur le net est plus long que acheter à la fnac =) 95% des consommateurs, je n’adopte pas

    logique d’économie de base de la consommation.

    cordialement, un étudiant en gestion

  17. cependant un dernier commentaire, les livres rares et épuisés sont plus piraté car l’offre numérique n’a pas de concurrents dans ce cas.

    désoler , je constate qu’il y a de nombreuses fautes.

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